jeudi 30 décembre 2010

Heureuse année


        Toutes les causes deviennent des causes perdues
Il faut toujours recommencer
Le mythe de Sisyphe Albert Camus le savait déjà
Je n'y peux rien il me faut rester comique
Je pense à ce grand d'Espagne à la triste figure duc d'Auschwitz Chevalier des Droits de l'Homme à mourir connétable de Munich prince du Vel' d'Hiv' seigneur d'Hiroshima marquis de l'Immaculée Conception baron de l'Impérissable Foi déjà un siècle que Zinoviev le futur fusillé de Staline prononçait pour la première fois :"socialisme à visage humain"
Et la tradition des grands clowns lyriques de Briand 
" Arrière, les canons ! Arrière, les mitrailleuses ! " 
de Léon Bloum de Chaplin et des Fratellini
Il faut serrer les dents et continuer de faire rire de soi c'est simplement et seulement une question de quelques tartes à la crème de plus sur les visages de quelques morts
                                                  La précarité…..

L’indifférence a fait ce monde mais ne peut y vivre 
la pensée ne vaut que dans la mesure où l’on découvre des revendications et les impose
Ces étudiantes révolutionnaires qui ont manifesté nues à Canton en 1927 mouraient l’année suivante dans les chaudières 
des locomotives 
C'est encore dans cette ville qu'en décembre 1927 se déroule la tentative infructueuse de la « Commune de Canton » un des derniers efforts du P.C.C. et du Komintern pour démontrer que les centres urbains pouvaient constituer la principale base d'action du mouvement révolutionnaire malgré les défaites du printemps de 1927
                                        Ici les fêtes de la pensée finissent
Si nous gardons quelque satisfaction de l’intelligence que l’on nous reconnaît généralement c’est pour les moyens qu’elle peut mettre au service d’un extrémisme que nous avons sans discussion possible choisi
                            Il convient de parler d’une autre condition humaine
Une civilisation complète se fera où toutes les formes d’activité tendront en permanence au bouleversement passionnel de la vie
Ma pratique du dépaysement et le choix des rencontres 
le sens de l’inachèvement et du passage 
l’amour transporté en vitesse dans l’esprit 
l’invention et l’oubli sont parmi les composantes  
d’une éthique de la dérive 
dont j’ai commencé (1967) 
l’expérience dans la pauvreté des villes de ce temps
Le bonheur est une idée neuve
C’est l’unité de la misère qui se cache derrière les oppositions
       Si les formes diverses de la même aliénation se combattent sous les masques du choix total c’est parce qu’elles sont toutes édifiées sur les contradictions réelles refoulées
       Selon les nécessités du stade particulier de la misère qu’il dément et maintient le pouvoir existe sous une forme concentrée 
ou sous une forme diffuse
Dans les deux cas il n’est qu’une image d’unification heureuse environnée de désolation et d’épouvante au centre tranquille du malheur
Les pouvoirs sont des choses qui règnent et qui vieillissent 
qui se chassent et se remplacent elles mêmes
Je rrrefuse ces monstrueuses ouvertures de compas au nom de la Vérité qui placent une pointe dans la souffrance l'autre dans l'avenir et qui font des lendemains qui chantent le morne silence d'aujourd'hui

Il n'y a pas de vérité

Prenez une vérité laissez la reposer un bon moment pour voir si elle ne change pas de couleur sous vos yeux et si elle ne tourne pas à son contraire observez de quoi elle se nourrit - des fois que ce serait de vous ? Portez-la ensuite à hauteur d'homme ni plus haut ni plus bas sentez-la bien assurez vous que cela ne sent pas le cadavre mordez-en un tout petit bout goûtez prudemment sans avaler mâchez-la très soigneusement surtout si l'on veut vous la faire avaler intacte voyez si ça ne vous étouffe pas si ça ne vous reste pas dans la gorge si ça ne vous tord pas les boyaux si ça ne vous sort pas aussitôt par les narines si ce n'est pas accompagné de sueur et de nausée et si tel n'est pas le cas avalez-la mais peu à peu petit à petit en mâchant toujours longuement chaque bouchée mais surtout surtout soyez toujours  prêt à la  recracher
                                     La démocratie c'est le droit à recracher
Alors artiseur scribecouillon matuvu matuesgourdé et autre pèlerin bipède autant que Voltaire je t'emmerde et que le cul te pèle en cette année pareille à celle d'avant et plutôt que de frémir sur une affiche bien récupérée par cette faune amusée (en musée) par ton spectacle sans sa société  ( Guy Debord s'est suicidé ) vas lire (relire) L’insurgé de Jules Vallès et souviens toi de la commune pour aborder cette année future qu’il me semble que tu veux égale à celles passées pour continuer à vivre par procuration.
Je ne serais jamais un clown lyrique 
Le bonheur est une idée neuve
Qu’est-ce qu’on gagne quand on est heureux ?
Christian Astor
PS : qui lit mal achète une paire de binocles !
Extrait de : « La parabole de l’aveuglé »
... à suivre...

dimanche 26 décembre 2010