La demoiselle n’en sait rien
et pourtant dans sa vie ce jour est le plus grand
l’Everest même de toute son
existence
Elle a disons dix huit ans
faut bien deviner je ne lui
ai jamais vu la figure
Et non
je ne sais pas non plus ce
qu’il va lui arriver après ce jour
Sauf ceci
jamais plus les choses pour
elle n’iront aussi bien
Elle est en train de marcher
devant moi
à côté d’elle un jeune homme
il a la clarté du petit ami
Elle porte un pantalon bien
bleu très léger
A son corps ils collent aussi
étroitement que le ciel est ajusté à la terre
Ils ne sont pas là par hasard
la demoiselle a un corps
magnifique et
sanctuaire du vingt et unième
siècle qui baigne dans le plaisir
des adorations
elle déambule
Du plus petit mouvement
de la moindre ombrette
qu’à
marcher ainsi elle exprime
consciente
parfaitement
La violence du sentiment
religieux que l’on a de son corps ?
Elle n’a qu’à regarder les
prières dans les yeux des hommes
pour la connaître
La voici qui tend la main en
arrière
et sur le cul se donne une
mignonne caresse
Et en est satisfaite
Elle sait bien ce qui est bon
En plus
tout ça
c’est à elle !
Adoncques amoureusement elle
se le flatte
Et en est très heureuse
Peut-être verra-t-elle les
cent ans
si oui
jamais plus la vie ne lui
sera aussi belle
Christian Astor
mercredi 26 juin 2013