mardi 27 septembre 2016

Le temps scellé au Pont de Mont vert.




Pigments à l'acrylique, encres, crayons de couleurs sur toile
195 x 130 cm
Septembre 2016

vendredi 16 septembre 2016

Les jours se suivent dans l'atelier et se ressemblent.



Mercredi 21 septembre 2016




L’essentiel, et l’ambiguïté, de la peinture est de ne rien prouver, de ne rien expliquer, de ne pas donner de solution, même si elle adresse des signes d’avertissement, comme : « Attention ! Radiation ! Danger de mort. » Son effet est de l’ordre de l’ébranlement moral et éthique. Ceux qui restent indifférents devant son argumentation émotionnelle, qui n’y croient pas, risquent d’en être nez en moins contaminés, comme par irradiation, petit à petit, sans s’en apercevoir, dans le même sourire béat que celui qui croit que la terre est plate comme une crêpe et qu’elle repose sur le dos de trois baleines.

Christian Astor
Lundi 19 septembre 2016 




Dimanche 18 septembre 2016



Samedi 17 septembre 2016



Vendredi 16 septembre 2016



Jeudi 15 septembre 2016

samedi 10 septembre 2016

Vanités

Vanités
        Le thème de l’autoportrait, je l’ai abordé souvent sur le chemin de mon errance colorée. Choisir comme matière à réflexion mon visage, le peindre, dépasse largement le cadre étroit du sujet, et force est de constater qu’au-delà du portrait, j’ai traité de la peinture jusqu’au point d’aboutir à ce que les autoportraits renoncent à leur qualité même d’autoportrait. Quelques années après avoir débuté cette aventure colorée je n’accordais plus que peu d’importance à l’idée même de ressemblance. En effet « Le cours de peinture par principe (1708) » de Roger de Piles, me semblait hors du temps, de mon temps : 
« … l’essentiel des portraits : si la peinture est une imitation de la nature, elle l’est doublement à l’égard du portrait qui ne représente pas seulement un homme en général mais un tel homme en particulier qui soit distingué de tous les autres et de même que la perfection d’un portrait est une extrême ressemblance, ainsi le plus grand des défauts est de ressembler à une personne pour laquelle il n’a pas été fait. »
Les peintures reproduites dans ce livre, sont un apprentissage, en effet, comment puis-je encore peindre une vanité aujourd’hui ?
Apprendre à peindre par dessus un portrait photographique, le mien, pour atteindre la vanité. Comme si je n’avais jamais fait de portrait, d’autoportrait, comme si je n’avais jamais vu de portrait. 
Je vois le mien dans un miroir.
Il faut que patiemment je comprenne comment se fait la masse de la tête, puis la tête elle même, les yeux, le nez, la bouche. 
D’abord le nez qui se dispose symétriquement sur le visage, sur un seul plan. Puis comment le nez avance, tourne, passe devant le visage. 
Ne nous y trompons pas, je ne veux pas dire que, voyant mon nez dans le miroir, je peins pour le copier. 
Le portrait, c’est aussi tout un ensemble d’effets qu’il fait sur moi. Il n’est pas question de dessiner ou de peindre le visage que je vois dans la glace. J’ai devant moi un visage qui exerce sur mon esprit une action, pas seulement comme portrait, mais aussi par rapport à toutes sortes d’autres sentiments.  
Je ne me débarrasserai pas de mon émotion en copiant mon visage avec exactitude, ou en peignant le nez minutieusement dans un langage courant, mais seulement après m’être identifié en lui. 
Il me faut créer une peinture qui ressemble à un nez. Le signe du nez. Et pas le signe du nez tel qu’il a existé chez d’autres artistes, ni chez ces peintres qui avaient appris à faire le portrait en 6, 4, 2, et ressemblait à un héros de bande dessinée de mon enfance : Jujube. 

Des portraits devenant des vanités qui ne seraient pas le déchet de l’expression des autres. Les autres ont inventés leur vanité. La reprendre, c’est reprendre une chose morte : le point d’arrivée de leur émotion à eux, et le déchet de l’expression des autres ne peut être en rapport avec mon sentiment originel. Ils avaient leur langage personnel. C’est depuis un langage appris, il me faut trouver des signes et des couleurs. 
Il me faut trouver mon invention. 

Je peins mon portrait, photographie la peinture de mon autoportrait peint, je pose la reproduction sur un miroir et regarde mon visage qui se reflète au côté de la photo de mon portrait. J’essaie, directement sur la photographie, à l’aide de pinceaux, de crayons de couleurs, d'en extraire une autre vision, d’effacer le portrait, quelquefois le résultat est une vanité. 
  
Seule l’action peinte pour réaliser cette vanité restera visible sur la photographie de la peinture de mon visage. 

Le portrait original a disparu sous les diverses actions picturales.
Christian Astor Juillet 2016
















Vanité 12






Je rejette tout ce qui situe la peinture dans le temps. Toute peinture pourrait vivre dans l’espace si elle émanait de la connaissance des lois de la construction-la peinture atteindrait la plénitude immuable en ses formes, couleurs et lieux. Les réactions du moi devant la toile ne peuvent pas être utile pour peindre, le moi doit s’élargir jusqu’à son anéantissement.
         Je considère que le tableau n’est pas l’aboutissement de l’effort, la peinture doit s’élever ample, lumineuse, sereine, avec la densité d’un monde dans l’espace et accompagnée d’une force en constante puissance d’explosion. 
         Certes, les emportements de la brosse, les fureurs graphiques, les stridences écarlates, violacées, citrines aux confins parfois de l’insoutenable, peuvent trahir ma peinture qui quelquefois témoigne la violence et l’horreur où toute la planète s’abîme. Je crois surtout que mon errance colorée atteste, sans négliger pour autant les incidences de l’histoire, une nécessité contraignante qui se fait jour : celle de rejoindre, fût-ce au prix des plus grands sacrifices -l’équilibre, la pondération des images-, cette haute région menacée où les certitudes de la veille s’assombrissent mais où tremble, peut-être, parmi l’opaque, le cœur du monde en devenir.



mercredi 7 septembre 2016

Vanité 11


Vanité
Photographie, acrylique, encres, crayons de couleurs.
55 x 38 cm. Septembre 2016

Quand j’en ai assez, je rentre mon visage en moi-même. Il n’y qu’une peau lisse sur laquelle personne ne peut lire. Cela m’arrive souvent, hier encore à une exposition. Mais bientôt quelqu’un s’écrie : « Oh ! Regardez ! » Alors brusquement je sors mon nez, je déploie mes oreilles, j’ouvre la bouche et les yeux. Je vois que tout le monde me regarde.
Il n’y a plus rien à voir.


Christian Astor
Mercredi 7 septembre 2106 


lundi 5 septembre 2016

dimanche 4 septembre 2016



Vanités
        Le thème de l’autoportrait, je l’ai abordé souvent sur le chemin de mon errance colorée. Choisir comme matière à réflexion mon visage, le peindre, dépasse largement le cadre étroit du sujet, et force est de constater qu’au-delà du portrait, j’ai traité de la peinture jusqu’au point d’aboutir à ce que les autoportraits renoncent à leur qualité même d’autoportrait. Quelques années après avoir débuté cette aventure colorée je n’accordais plus que peu d’importance à l’idée même de ressemblance. En effet « Le cours de peinture par principe (1708) » de Roger de Piles, me semblait hors du temps, de mon temps : 
« … l’essentiel des portraits : si la peinture est une imitation de la nature, elle l’est doublement à l’égard du portrait qui ne représente pas seulement un homme en général mais un tel homme en particulier qui soit distingué de tous les autres et de même que la perfection d’un portrait est une extrême ressemblance, ainsi le plus grand des défauts est de ressembler à une personne pour laquelle il n’a pas été fait. »
Les peintures reproduites dans ce livre, sont un apprentissage, en effet, comment puis-je encore peindre une vanité aujourd’hui ?
Apprendre à peindre par dessus un portrait photographique, le mien, pour atteindre la vanité. Comme si je n’avais jamais fait de portrait, d’autoportrait, comme si je n’avais jamais vu de portrait. 
Je vois le mien dans un miroir.
Il faut que patiemment je comprenne comment se fait la masse de la tête, puis la tête elle même, les yeux, le nez, la bouche. 
D’abord le nez qui se dispose symétriquement sur le visage, sur un seul plan. Puis comment le nez avance, tourne, passe devant le visage. 
Ne nous y trompons pas, je ne veux pas dire que, voyant mon nez dans le miroir, je peins pour le copier. 
Le portrait, c’est aussi tout un ensemble d’effets qu’il fait sur moi. Il n’est pas question de dessiner ou de peindre le visage que je vois dans la glace. J’ai devant moi un visage qui exerce sur mon esprit une action, pas seulement comme portrait, mais aussi par rapport à toutes sortes d’autres sentiments.  
Je ne me débarrasserai pas de mon émotion en copiant mon visage avec exactitude, ou en peignant le nez minutieusement dans un langage courant, mais seulement après m’être identifié en lui. 
Il me faut créer une peinture qui ressemble à un nez. Le signe du nez. Et pas le signe du nez tel qu’il a existé chez d’autres artistes, ni chez ces peintres qui avaient appris à faire le portrait en 6, 4, 2, et ressemblait à un héros de bande dessinée de mon enfance : Jujube. 

Des portraits devenant des vanités qui ne seraient pas le déchet de l’expression des autres. Les autres ont inventés leur vanité. La reprendre, c’est reprendre une chose morte : le point d’arrivée de leur émotion à eux, et le déchet de l’expression des autres ne peut être en rapport avec mon sentiment originel. Ils avaient leur langage personnel. C’est depuis un langage appris, il me faut trouver des signes et des couleurs. 
Il me faut trouver mon invention. 

Je peins mon portrait, photographie la peinture de mon autoportrait peint, je pose la reproduction sur un miroir et regarde mon visage qui se reflète au côté de la photo de mon portrait. J’essaie, directement sur la photographie, à l’aide de pinceaux, de crayons de couleurs, d'en extraire une autre vision, d’effacer le portrait, quelquefois le résultat est une vanité. 
  
Seule l’action peinte pour réaliser cette vanité restera visible sur la photographie de la peinture de mon visage. 

Le portrait original a disparu sous les diverses actions picturales.
Christian Astor Juillet 2016